Pourquoi est-il diabolisé ?
Bon à savoir
L’élévation sanguine du taux de cholestérol n’est pas une maladie. Cependant, elle a été identifiée comme l’un des principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires.
Physiopathologie :
L’origine du cholestérol est majoritairement endogène, c’est-à-dire fabriquée par le corps par nécessité ou sous l’effet d’une mauvaise hygiène de vie, d’une surcharge mentale ou émotionnelle.
Seule une petite fraction du cholestérol circulant est le reflet des apports alimentaires. La consommation d’aliments riches en cholestérol n’a que très peu d’influence sur le taux final du LDL cholestérol circulant.
Toutefois, chez les personnes présentant des taux de cholestérol total ou de LDL cholestérol (lipoprotéines de petites densités) supérieurs aux valeurs d’équilibre, il peut s’avérer important de réduire cette hypercholestérolémie. En particulier par la mise en place d’une nutrition santé visant à réduire les facteurs nutritionnels générateurs. Attention aux hypocholesterolémies qui favorisent les dépressions.
1. Arrêt ou réduction des acides gras trans d’origine industrielle (viennoiseries, crèmes glacées, produits industrialisés contenant des graisses végétales partiellement hydrogénées…)
2. Réduction des acides gras saturés (charcuterie, fromage gras principalement)
3. Privilégier les huiles végétales source d’acides gras oméga-3 et oméga 6 : huile d’olive et colza.
4. Eventuellement et avec nuance, introduction de margarines aux phytostérols et stanols végétaux.
5. Réduction de l’excès de glucides simples et des aliments à index glycémique élevé : sucreries
6. Apport de produits végétaux riches en fibres : fruits et légumes, légumineuses, fibres prébiotiques.
Ainsi, du point de vue biologique, cela génère :
1. La réduction de la proportion des glucides totaux dans l’alimentation à une valeur inférieure à 45% des apports énergétiques totaux.
2. L’orientation vers une nutrition à index glycémique faible.
3. Le maintien d’un apport d’acides gras essentiels oméga-3 élevé, conforme aux recommandations, proche de 40% des apports énergétiques totaux.
(Et équilibrer avec entre autres un apport quotidien en oméga-3 longue chaîne EPA et DHA de l’ordre de 750mg/j, ainsi qu’un apport en acide alpha-linoléique supérieur ou égal à 2,4g/j pour un homme et 2g/j pour une femme).
>>LES 2 ASPECTS DU CHOLESTÉROL, une différence essentielle :
Le cholestérol est transporté par les HDL. Ainsi un taux élevé de HDL cholestérol, considéré comme bon, contribue à une diminution du risque cardiovasculaire, il est favorable pour les artères. Il devrait être supérieur à 0,50g/l.
Le cholestérol transporté par les LDL forme des accumulations (plaques d’athérome), ce qui obstrue plus ou moins les artères. Sa présence devrait être inférieure à 1,60g/l.
C’est donc le ratio entre la forme HDL cholestérol et la forme LDL qui est important.
Protection de l’oxydation du LDL cholestérol
A) LE PILIER DE L’ALIMENTATION ANTI-OXYDANTE
Mettre en place une alimentation anti-oxydante permettant de réduire l’apparition du LDL cholestérol oxydé, véritable facteur de risque (de la plaque d’athérome) :
1. En adoptant des fruits et légumes colorés et variés, de saison. Les fibres diminuent le taux de cholesterol.
2. En égayant les plats d’épices et aromates.
3. En consommant des boissons anti-oxydantes : vin rouge (5 jours sur 7 j au maximum), modérément, et non d’une façon régulière, au cours du repas (un verre par jour pour une femme, deux verres par jour pour un homme), préférer une consommation de thé vert, une consommation de café, du cacao pauvre en graisses et en sucres ajoutés, du chocolat noir (supérieur à 70%), des tisanes de plantes anti-oxydantes : romarin, thym, cannelle…
B) LE PILIER DES COMPLEMENTS ALIMENTAIRES
Certains compléments alimentaires réduisent le taux de cholestérol
1. La levure de riz rouge : le principe actif est une statine d’origine nutritionnelle obtenue par une levure poussant sur le riz. Cette statine (lovastatine ou monacoline) possède les mêmes propriétés que les statines d’origine synthétique et agit sur la même cible pharmacologique en réduisant l’activité de l’enzyme HMG-CoA réductase. A voir avec votre médecin.
2. Les phytostérols et phytostanols : il s’agit de stérols ou de stanols d’origine végétale en compétition avec l’absorption du cholestérol alimentaire. Pour une consommation de 2g/j sous forme de margarines, de produits enrichis ou de compléments alimentaires, une réduction de l’ordre de 15% du LDL cholestérol circulant apparaît au bout de quelques semaines. Cependant, cette consommation régulière et prolongée est associée également à une baisse des vitamines liposolubles, notamment la vitamine E, de certains caroténoïdes, de la vitamine K, donc à ne pas trop consommer.
3. les curcuminoïdes ont des propriétés anti-inflammatoires et anti-oxydantes.
L’apport de compléments alimentaires antioxydants va aussi diminuer le « mauvais cholestérol »
Les vitamines E : tocophérols naturels et tocotriénols sont susceptibles de réduire fortement l’oxydation du LDL cholestérol. La synergie avec d’autres molécules recyclant le tocophérol oxydé s’avère indispensable (vitamine C, glutathion, vitamines du groupe B, polyphénols…).
Le sélénium : rôle de cofacteur enzymatique de l’enzyme GPX.
Le coenzyme Q10 par son caractère liposoluble, est susceptible de neutraliser un grand nombre de radicaux libres dans le secteur lipidique et de protéger ainsi le cholestérol de l’oxydation. Un apport de 100 à 200 mg/j peut réduire la fatigue.
Les polyphénols. La vitamine D.
L’apport de compléments alimentaires réduisant le risque cardiovasculaire global
Les acides gras oméga-3 : les acides gras essentiels de la famille oméga-3, qu’il s’agisse de l’acide alpha-linolénique ALA, de l’EPA ou de la DHA, favorisent la protection de l’oxydation. Les nouvelles recommandations en matière d’apports nutritionnels conseillés en lipides visent à apporter 500 à 750 mg d’EPA + DHA chaque jour en prévention.
Important
La réduction du taux de cholestérol en excès doit s’intégrer à une prise en charge globale des facteurs de risque cardiovasculaire. Il est donc fondamental de mettre en place des conseils nutritionnels orientés vers une alimentation santé, de maintenir un apport suffisant en produits végétaux complets, en antioxydants, en acides gras oméga-3 et d’apporter régulièrement des aliments ayant des bénéfices sur la santé cardiovasculaire : ail, vin rouge, chocolat noir, thé vert, curcuma, poissons gras des mers froides, huile de colza, etc.
Par ailleurs, la nutrition santé et la prise de compléments alimentaires doivent s’intégrer à une bonne hygiène de vie, notamment le respect des rythmes de veille / sommeil, une quantité de sommeil suffisante, une activité physique modérée, une bonne gestion du stress et surtout
la valorisation d’une diète méditerranéenne.
Source :
– écrits contributifs du cursus universitaire des formations reçues IEDM, SIIN, AVIITAM.
– Danesh, J.; Whincup, P.; Walker, M.; Lennon, L.; Thomson, A.; Appleby, P.; Gallimore, J. R.; Pepys, M. B. Low Grade Inflammation and Coronary Heart Disease: Prospective Study and Updated Meta-Analyses. BMJ 2000, 321 (7255), 199–204.
– Dick, S. A.; Epelman, S. Chronic Heart Failure and Inflammation: What Do We Really Know? Circ. Res. 2016, 119 (1), 159–176.