L’obésité est devenue, en l’espace de 3 décennies, un phénomène important qui a gagné toutes les classes d’âge.
Selon la dernière étude Obépi (enquête épidémiologique) de 2020, il a été observé une augmentation de l’obésité atteignant 17% de la population française (elle était de 15% en 2021, et de 7% en 1980).
A présent nous en savons beaucoup plus sur les pathologies en découlant.
Toutefois des solutions très accessibles existent pour les éviter, et pour sortir de l’état « obèse ».
I. Le surpoids a un impact majeur sur le développement des maladies cardiovasculaires.
De nombreuses études ont mis en évidence que les personnes ayant un excès de masse grasse, surtout au niveau de l’abdomen, sont beaucoup plus sujettes à avoir des problématiques cardiovasculaires.
Plusieurs leviers de mise en évidence d’un terrain pathogène peuvent être actionnés :
- Le tour de cou est un premier indicateur précieux : Il ne devrait pas, chez l’homme, dépasser 39 cm et chez la femme 36 cm.
- En ce qui concerne le tour de taille, il ne devrait pas dépasser 90 cm chez l’homme et 80 cm chez la femme.
Le syndrome métabolique est lui aussi un moyen pour détecter ces troubles au plus tôt, au travers de 5 facteurs:
• Le surpoids et l’obésité viscérale du tour de taille
• Un taux de Triglycérides supérieur ou égal à 1.5 g/litre.
• Une hypertension artérielle supérieure à 130/85 mm Hg ou traitée.
• Un taux de Cholestérol HDL (bon cholestérol) inférieur à 0.4 g/l chez l’homme et 0.5 g/l chez la femme.
• Un taux de glycémie à jeun le matin supérieur à 1.10 g/litre.
Si l’on cumule trois de ces cinq facteurs, on se classe dans la catégorie des personnes dites à risque cardiovasculaire.
II. Comment minimiser ce risque ?
a) L’exercice physique régulier (30 minutes de marche rapide, footing, ou toutes autres activités, y compris sportives, générant un certain essoufflement) contribue à faire « fondre » les réserves lipidiques et donc à éviter les maladies cardiovasculaires ou à en limiter les conséquences, avec comme bienfaits corollaires de « sculpter » la silhouette, de réduire le stress et d’améliorer le sommeil.
a bis) La génétique peut être en cause : un enfant dont les parents souffrent d’obésité a 70% de risques d’être obèse à l’âge adulte. Une heure de marche par jour peut réduire l’influence génétique de moitié environ.
b) Se rapprocher du modèle alimentaire méditerranéen « crétois » à base de légumes et fruits riches en antioxydants.
Le sel sera réduit pour éviter ou limiter l’hypertension.
Se complémenter en Oméga-3 si la consommation de poissons gras est faible.
c) Une bonne gestion du stress avec un apport en magnésium.
Lorsque nous sommes stressés, nous produisons davantage d’insuline, hormone qui stocke de la masse grasse…
d) Réduire la consommation de sucres dits « rapides » (sucre blanc, pain blanc, pâtes ou riz raffiné qui seront plutôt remplacés par les pâtes ou le riz semi complet, voire complet). En plus de générer une surcharge pondérale, ces sucres rapides participent à des développements pathologiques type diabète (et donc neuropathie, rétinopathie…) ou bien de l’athérosclérose, de la cataracte, ou des perturbations du comportement alimentaire.
e) Mincir, c’est aussi veiller à renforcer ou maintenir une flore intestinale favorable à une bonne assimilation des nutriments, en prenant par exemple des aliments prébiotiques. L’impact des intestins: Si vous souffrez de ballonnements, de flatulences, de douleurs intestinales et d’alternance entre constipation et diarrhées, c’est souvent parce que votre flore intestinale est perturbée.
f) Un accompagnement psychologique personnalisé,visant à se sentir « bien dans sa peau », à alléger ou harmoniser ses émotions.
III. Les régimes ne font pas mincir durablement.
En se référant à 2 études, celle de l’ANSES dirigée par Jean-Michel Lecerf, chef du service de nutrition à l’Institut Pasteur de Lille et celle de Diogenes (Diet Obesity and Genes), il a été constaté que 80 % des personnes ayant fait un régime ont repris du poids, et même davantage que le poids initial !
D’autre part, les régimes et donc la perte de poids ont des inconvénients sur le long terme :
– Perte de la masse musculaire dans le cas des régimes trop stricts : or il est important de préserver les muscles, le but étant de faire fondre les graisses et non les muscles.
– Libération excessive des déchets azotés
– Production de radicaux libres.
– Lorsque la perte de poids est trop rapide, une grande quantité de toxines est libérée, qui a du mal à être éliminée par le foie et les reins.
– Dans le cas des régimes hyperprotéinés, non suivis médicalement, il peut se développer des troubles rénaux, des troubles du comportement alimentaire à l’arrêt du régime, de l ‘ostéoporose, une augmentation du risque cardiovasculaire si trop de graisses saturées contenues dans les viandes.
– La plupart des régimes ne permettent pas de couvrir l’ensemble des besoins nutritionnels (vitamine D, fer, magnésium, oméga 3 …).
>>> Il faut donc aller plus loin que la simple approche calorique. Pour mincir de façon durable, rien ne vaut une alimentation personnalisée, sans régime, mais clairement définie, reposant sur vos besoins, votre constitution et l’adoption de la diète méditerranéenne. Tout en veillant à une bonne gestion du stress et à une bonne hygiène de vie.
Nous sommes invités à changer notre regard sur l’obésité et à devenir acteurs de notre santé, de notre poids.
Sources :
– écrits contributifs du cursus universitaire des formations reçues IEDM, SIIN, AVIITAM.
– Paul H Black “The inflammatory consequences of psychologic stress: relationship to insulin resistance, obesity, atherosclerosis and diabetes mellitus, type II” Med Hypotheses 2006;67(4):879-91
– Nicholas M Morton “ 11beta-hydroxysteroid dehydrogenase type 1 and obesity” Front Horm. Res 2008;36:146-164
– Ridaura VK « Gut microbiota from twins discordant for obesity modulate metabolism in mice » Science 2013 Sep 6 ;341
